Vous y pensez depuis quelque temps : reprendre une formation. Cette période de l’année, où les bilans de 2024 côtoient les bonnes résolutions de 2025, vous pousse peut-être à envisager une montée en compétences ou même une reconversion. Et si cette idée vous enthousiasme autant qu’elle vous intimide, soyez rassuré ! Ces montagnes russes émotionnelles sont une réaction naturelle. Après tout, se former à l’âge adulte, ce n’est pas juste apprendre quelque chose de nouveau : c’est se transformer. Cette démarche engage l’esprit, le temps et le cœur. Elle touche à notre manière de penser, d’agir et même de rêver notre avenir !
Bonjoor ! Au programme de cette édition :
1 – La définition officielle de : “se former”, et ce qu’elle induit
2 – L’impact du cognitif : l’apprentissage de nouvelles compétences à l’âge adulte
3 – La dimension pratique : se dégager du temps pour apprendre, puis mettre en oeuvre
4 – Le temps de la réflexion : lorsque la prise de recul devient essentiel
Exercice pratique : la boussole de formation
1 – LA DÉFINITION OFFICIELLE DE : « SE FORMER », ET CE QU’ELLE INDUIT
Le Larousse définit “se former” comme achever de se développer, prendre sa forme définitive.
Une définition qui, au premier abord, évoque l’idée d’un point d’arrivée, d’un état final où tout serait figé. Mais cette notion de “forme définitive” peut induire en erreur, car elle sous-entend que notre potentiel aurait une limite définie. Rien n’est plus éloigné de la réalité.
Prenons un instant pour réfléchir : est-ce qu’un arbre cesse de croître lorsqu’il atteint sa taille adulte ? Bien sûr que non. Il continue d’adapter ses branches à la lumière, d’étendre ses racines en profondeur, et de se renforcer face aux intempéries. De la même manière, notre cerveau, même à l’âge adulte, reste en constante évolution grâce à sa neuroplasticité. Contrairement à une vieille idée reçue selon laquelle notre cerveau perdrait sa capacité d’apprentissage avec l’âge, la science nous montre aujourd’hui qu’il est capable de créer de nouvelles connexions, d’acquérir de nouveaux savoirs, et même de réparer certaines de ses fonctions.
Cette transformation continue est cruciale à comprendre. L’idée d’une “forme définitive” est en réalité un piège, car elle peut nous amener à croire que tout changement, toute amélioration après un certain âge, serait désormais hors de portée. Pourtant, des études sur la neurogenèse démontrent que même dans des contextes complexes, comme un changement de carrière ou une reconversion, le cerveau adulte peut s’adapter, intégrer de nouveaux concepts et exceller.
Par exemple :
- Lorsqu’un adulte apprend une langue étrangère, de nouvelles connexions se forment entre les régions du cerveau liées à la mémoire et au langage.
- Lorsqu’il développe une compétence technique, comme la programmation ou le marketing digital, les zones associées à la résolution de problèmes et à la logique s’activent et se renforcent.
- Et même dans des apprentissages pratiques, comme la couture ou la menuiserie, le cerveau affine sa coordination motrice et sa capacité d’attention.
Se former, donc, ce n’est pas “terminer” de grandir ou atteindre une version finale de soi-même. C’est au contraire un processus sans fin, une manière de se réinventer encore et encore, à chaque étape de la vie. C’est accepter que notre forme ne soit jamais définitive, mais toujours en mouvement, évoluant au gré de nos choix et ambition, sous l’élan de notre expérience.
2 – L’ IMPACT DU COGNITIF ET DE L’EXPÉRIENCE SUR L’APPRENTISSAGE À L’ÂGE ADULTE
Vous avez un atout auquel vous ne pensez pas toujours : votre expérience de vie. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle apprendre devient plus difficile avec l’âge, la science montre que le cerveau adulte conserve une formidable capacité à s’adapter et à intégrer de nouvelles connaissances.
Grâce à la neuroplasticité, votre cerveau reste capable de créer de nouvelles connexions neuronales tout au long de la vie. Cette capacité est amplifiée par votre expérience : chaque défi relevé ou compétence acquise dans le passé constitue une base solide pour bâtir vos futurs apprentissages. C’est ce qu’on appelle l’apprentissage associatif : relier des idées nouvelles à des schémas déjà connus, pour mieux les comprendre et les mémoriser.
En plus de ces capacités cognitives, vous bénéficiez d’un autre avantage : la métacognition, ou la capacité à réfléchir sur vos propres méthodes d’apprentissage. Les adultes, grâce à leur vécu, savent souvent mieux ajuster leurs stratégies, trouver leur rythme et surmonter les obstacles.
Pour maximiser ces forces, il est important de :
- Oublier les comparaisons : vous apprenez différemment des autres et à votre rythme.
- Vous appuyer sur vos acquis : votre expérience est une boîte à outils précieuse, enrichissez-la sans chercher à repartir de zéro.
- Avancer pas à pas : la progression compte bien plus que la vitesse. Chaque étape vous rapproche de vos objectifs.
En combinant les capacités uniques de votre cerveau adulte et la richesse de votre expérience, vous avez tout pour réussir.
3 – LA DIMENSION PRATIQUE : SE DÉGAGER DU TEMPS POUR APPRENDRE, PUIS METTRE EN OEUVRE
Se former, ce n’est pas seulement accumuler des connaissances : c’est les intégrer à son quotidien et les transformer en actions concrètes. Pour cela, il faut surmonter un des plus grands obstacles des apprenants adultes : trouver le temps. Entre responsabilités professionnelles, engagements familiaux, et imprévus de la vie, apprendre peut sembler une montagne. Mais rassurez-vous, avec une bonne organisation et une méthodologie adaptée, tout devient possible.
Afin d’intégrer votre apprentissage dans un emploie du temps déjà bien chargé, voici 4 principes de base à appliquer sans attendre :
- Prioriser : identifiez les activités importantes et réservez un créneau fixe pour apprendre.
- Créer une routine : privilégiez des séances courtes mais régulières, adaptées à votre rythme et vos moments d’énergie.
- Mettre en pratique : appliquez immédiatement ce que vous apprenez, à travers des projets concrets ou des exercices liés à votre quotidien.
- Revoir et ajuster : l’apprentissage est un cycle : révisez vos acquis, ajustez vos méthodes, et progressez pas à pas.
La formation que vous envisagez peut représenter un investissement conséquent : en temps, en énergie, et parfois financièrement. Mais rappelez-vous : chaque expert a commencé par être débutant. Faire le premier pas est toujours le plus difficile, mais c’est aussi le plus important. Prenez exemple sur le concept de la zone proximale de développement de Vygotski : en osant sortir de votre zone de confort pour affronter des défis légèrement au-dessus de vos capacités actuelles, vous progresserez plus vite que vous ne l’imaginez.
En d’autres termes, le secret est de commencer, même petitement. Chaque effort compte, chaque avancée construit une version plus forte et plus confiante de vous-même. Alors, n’attendez pas d’être parfaitement prêt : la perfection n’est pas un prérequis pour se lancer. Ce qui compte, c’est d’oser.
4 – LE TEMPS DE LA REFLEXION : LORSQUE LA PRISE DE RECUL DEVIENT ESSENTIEL
Tout apprentissage est un voyage émotionnel, ponctué d’enthousiasme, de doute, de fierté et parfois d’appréhension. Ces fluctuations sont naturelles et témoignent de votre progression. Elles signifient que vous êtes en train de sortir de votre zone de confort, un passage obligé pour évoluer.
La clé pour traverser ces montagnes russes ? La prise de recul. Elle vous permet de mettre à distance vos émotions et de garder le cap sur vos objectifs. Accordez-vous régulièrement un moment pour :
- Faire le point sur vos progrès : Quels objectifs avez-vous atteints ? Quels efforts ont porté leurs fruits ?
- Recharger votre motivation : Rappelez-vous pourquoi vous avez choisi cette formation. Qu’espérez-vous accomplir ? Visualiser votre but peut raviver l’enthousiasme des débuts.
- Ajuster votre approche : Identifiez ce qui fonctionne et ce qui pourrait être amélioré, afin d’optimiser vos efforts.
Contrairement aux études initiales, cette formation est votre choix. Votre motivation personnelle est un moteur puissant, mais elle nécessite un entretien régulier. Dans les moments de doute, prenez 10 minutes pour vous reconnectez-vous à votre « pourquoi » : pourquoi avez-vous entrepris ce chemin ? Quelle vision vous porte ? Ce simple exercice peut transformer un instant de découragement en une opportunité de recentrage.
Rappelez-vous : la prise de recul n’est pas une pause, mais une étape essentielle pour aligner vos actions sur vos ambitions. Votre « pourquoi » est votre boussole.
CONCLUSION :
Je m’appelle Victoria, à l’heure où j’écris ces lignes, j’ai 33 ans, et cela fait 4 ans que j’accompagne des adultes en formation. Très vite, j’ai compris que mon métier dépasse largement la simple transmission de savoirs. Former, c’est aussi tisser un lien humain, guider, encourager, et parfois même éclairer un chemin que les apprenants hésitent à emprunter. Voici donc ma définition du terme “se former” :
“Se former, c’est s’engager dans un processus continu de transformation, où l’on puise dans son expérience, nourrit sa motivation, et avance pas à pas vers une version toujours plus accomplie de soi-même.”
Bonjoor à toi ! Et merci de m’avoir lu jusqu’ici 🍀
Victoria.
LA BOUSSOLE DE FORMATION : UN EXERCICE POUR CADRER VOTRE PROJET EN 5 ÉTAPES
Cet exercice vous permet de cadrer votre projet de formation en seulement 20 minutes, tout en obtenant une vision claire et motivante. Prenez une feuille ou ouvrez le cahier qui vous suivera tout au long de votre formation, et suivez ces étapes :
1. État des lieux (5 min)
- Votre situation actuelle : décrivez en une phrase où vous en êtes professionnellement.
- Vos compétences clés : notez 2 compétences que vous maîtrisez bien.
- Vos contraintes : listez rapidement les obstacles majeurs (temps, finances, obligations).
2. Objectifs à un an (5 min)
- Votre vision future : décrivez en une phrase où vous voulez être dans un an.
- Une situation concrète : imaginez une tâche ou un moment où vous utiliserez vos nouvelles compétences.
- Changements positifs : notez un bénéfice principal attendu de votre formation.
3. Vos ressources (3 min)
- Vos soutiens : listez une personne ou un groupe qui peut vous aider.
- Temps disponible : notez combien de temps par semaine vous pouvez consacrer à la formation.
- Motivation clé : identifiez ce qui vous pousse à avancer.
4. Plan d’action (5 min)
- Vos priorités : fixez 2 objectifs principaux pour les 3 premiers mois.
- Routine hebdomadaire : notez un créneau ou un rituel d’apprentissage (ex. : “mardi soir, 1h”).
- Prévision des obstacles : anticipez un moment où vous serez moins disponible et une stratégie pour y faire face.
5. Engagement personnel (2 min)
- Votre promesse : écrivez une phrase d’engagement simple, par exemple : “Je m’engage à travailler 3 heures par semaine et à avancer pas à pas, même en cas de difficulté.”
- Reprenez ce document dans un mois pour :
- Vérifier vos progrès.
- Ajuster vos objectifs.
- Célébrer une petite victoire.
Astuce : soyez sincère et concis dans vos réponses. En moins de 20 minutes, vous disposerez d’une boussole claire pour vous guider tout au long de votre formation.
